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ARCHIVO OR PREHlSTOJUA LEVANTINA
Vol. XIX
(V~lenci9. I~)
P. ANGOT
(Strasbourg)
POUR UNE LECTURE AFFINÉE DE L'ALPHABET m~RE
Le déchiffrement de l'écriture ibère, commencé pat Antonio Agustin en 1.587, est
jalonné de réussites espagnoles: M == 8,
= s, ftI = n (Agustin); (l, 4 = (, D, P =
a. ~ = e, l' = l (Vel82qûez); f"" = i (pérez Bayer); N = o. 'f:::; m (Delgado); A =
du,tu,
= kR, ou ge, X ,;" go,M, /).. = ga,lw. (Z6bel de Zangr6niz); W = do,to
(pujol), et allemandes = 1" = U , G6mez..Moreno a trouvé à peu près tout le reste: A = be, ~ = bo, (l = bu, X
= da,ta, ~= de,te, ~ = di,ti, <:> = gu,ku, (1).
Son prestige est tel que son système de lecture, daté de 1949, est repris Bans
changement par l'indo-europeEmiste allemand Untermann en 1~ dans le dernier paru
des volumes intitulés Monumenta Linguarum Hispan.icarum. (ci-après dénommés
MLH),.
Pourtant, je ne pense pas que le déchiffrement de l'alphabet ibère soit tenniné. Des
mises BU point s'imposent dans les quatre domaines suivants: 1) la lecture de la lettre
'( ; 2) l'existence du:l? ; 3) la distinction qes sourdes et des sonores; 4) le déchifframent de l'écriture méridio~le.
>
<
1. -'A LECTURE DE LA LETTRE
Y
Gémez...Moreno (2) a transcrit la lettre Y et aes variantes par l'approximation rh
tout en admettant l'invraisemblance de la lecture 'II'
qu'il rendait par abaT
(Miscel.8.neas, Emendatac, p. 2.78). La fragili'té de cette position a, suscité de .I!lombreuses
mbar
(1) Cet hinodqlM a'is>.phw, daa lDdlcatlDnl cll! 1), FLETCHBa." AI.1.S: .~dQ actuaJI d.. J eotu.d.io cIAl· 1. Bpipall4 y I.cgu'. JWriealt.
ROIDOII&)e ., A. Bamoe Fo~ (Elehe. 1_) ,(IOUI ~l.
(2) M..
GOMEZ MOMHO:
.~"'èU.
HilltOn.,. Atte. ÀrqlM01ocW. Madrid. li49.
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P. ANGOT
qui on été passées en revue d'abord par Beltrân Lloris (3) puis par
ces
comme il était prévisible. que
ne peut
à aucun des pho~èmEtS ou groupes de phonèmes exprimés en ibère par une
ou plusieurs lettres. En
Fletcher-Valls démontre que l' ne rend ni ri {(griegaJ}
ni la diphtongue ta, soit en
phonétique [jl et
De toute façon, ces dernières propositions, auxquelles il faut ajouter ü, c'est-à-d.ire
[yi. ont lQ grave
de s'éloigner des faits.
(4),
y
n ressort de
Revenons
aux données du problème.
Si G6mez-Moreno a rendu Y' par
c'es.t que le latin Clounioq avait pour équivalent ibère
A H t '( ,.., f'
lisait Koloumnioku à caUse . la nasale
voisine 1" .
reprenons le mot '( \ ~ que G6mez-Mor.eno 8.
pH aba; sans con·
vaincre p,ersonne. Comme c.e mot est un élément d'anthroponyme fréquent et que le
tm1ll2:P. d'Ascoli livre eh
noms d'homme Umarbeles, Umargibas et Umarillum,
tout porte à croire qUe
'( l f a été entendu umar par les Romain:s. Puisque ,
= ba et cp =;,
nasal contenu dans umar ne
venir que de la lettre '( ,
ce qui cor:robore
approximative Th que
lui a attribuée ,
rél~ent vocalique u vient aussi nécessairement de cette lettre 'Y , comme le
raient déjà S8. ressemblance avec le 'waw
Y et sa situation entre u et 11.
m,
J
:lA Hl'Y "'~ HG.
Telles sont d'ailleurs les rlÛsons pour lesquelles on Il proposé Y = un, lecture qui
Fletcher-Valls l'a montré, se
il l'e:riatence du
-1' r" = un,
notamment à proximité de Y , par exemple dans le mot
~ t"
Cf 1'" du plomb
d'~l Solaig.
En somme, la lettre Y contient u et une nasale,
ne peut pas valoir un. Par
conséquent, la sQlutjon est simple:
autrement dir u nasal.
Cette valeur y "" i'r
pourtant pas été
jusqu'à présent, à mon
pour la simple raison qu'on n'B!!t pas habitué. à voir la nasale;; marquée
l'écriture. Cette nasale existe pourtant
l'espagnol un. ·trozo (<
da.ns
un tal «(tlD_tel>~) souvent
(.it'tfJ(!!lOJ, r:talj et
dialec~
basques du Rones} et de Soule
le lelÛcographe Az:kue la nelte
n,me semble que cette
Y tise prêta à tous les
car le phonème
r; est à l'aise devant, derrière et entre voyeHe's grâce à son
nasal et devant,
derrière et entre
à son élément vocalique, l.ar ~emple ? Y ~ =
a~e.. j
= nÛge,
,v 'Y f'JI = nui,
~ '{ \ l\ = u~al,
'f l ,q> = ùbar,
H 1'" '( fV f"J H 0
Kowuùnioku ou mieux koÛJ;;ioku, car
dans ce demièr
lettres u et n qui entourent '( font double emploi avec ru
et l'élément nasal
. n est frappant de cOD$tater en effet gue les monnaies nI'\'M:l1i·nr:
lAJ'.. ""'n......
'1
t
y =:;,
u.
"Pmbl_u en IDrnc al aip(l i'bl!rietl Y». Mieoo!an." A.n:i\JOllOl~ 1. BarœIOM. 11114. p8.ga. 1<0 A 161.
"GrBfito ib6ri"", dol'JIOblad.. de III. ~11I (Pobla de Tom_ c....telltln»o. Hom Ibana lIuirL
.0.. nuevo iJ>~ .' oigno IWrioo
y ". Serie o.rqueo~ça ~I DIi~i"to d .. Rii!Writ. Antigua. ~, 6. Vl\rill L
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3
LECTURE DE L'ALPfUBET œBRE
Clounioq et son êquivalent ibère ont été trouvées dans la région de Numance où les
redoubl~ents sont nombreux: goonûau (G6mez-Moreno, Mise. nUm. 88), arrebaB'igoD
(nam. 90), banluaao (nUm, 13).
La lecture y = ;; me paraît confirmée par d'autres observations. Sur les monnaies
(MLH A. 32) on relève la double graphie H M 0 (<. N) et H 11-\ (1) V (<. JII) ,soit
oaku et D8kuu. A mes yeux, il est clair que ces deux variantes rendent oaku, la première
négligeant d'indiquer la ~asale" la s~on~e l'indiquant au prix de la répétitioJ;l de
la voyelle U" De meme 1 héSItatiOn entre f"I" t1'1)
et
~ A l' ~
IV )
, soit ikaJkus et ikalkun.s (MLH A. 95), rév~le la diffic,lilté de
reildre ku.
Le cas suivant est encore pIlls net. On lit à Ensérune (MLH, tome n, B 1.151)
~ H R
Peu importe ici la , ranscription du début, mais Untermann pose la
t
bOIme question à propos de. 02.
: «Ku und n in Ligatur?» La réponse est évideJ;IJ.Inent
oui, mais pourquoi? n eM certain que le. scribe a évité la graphie 0 f\I qui aurait valu
gun (0 = gu et (9 = ku à Ensérune, \loir III) et qu'il a relié un N couché à 0 = gu
poUi' exprimer la nasale g71, c'est;..à.-
14l dernière observation à l'appui de y = û s'inspire du fuit que t tend à se
dénasaliser soit en perdant sa nasale soit en devenant um, plutôt que un., pour deux
raisons: la nasale m est labiale. donc plus proche que n de la labiale u, et la créa,t ion
du groupe um a l'avantage sémalltique d'éviter la confusion avec le ,g roupe un. 'l'eUe
est la situation en portugais où l'on ft tantôt lat. Luna -lira - lua (<
una - lia - uma (<
sÇ>rt du masçulin un(um) um. Connaissant cette tendance de '?: à se dénasaliser
en um, on est frappé à Liria p'ar la rareté relative dU groupe '( f(( u'i (d'après la
notation du. S.lf. (5) : XL fragment nUm. 15 et XXV) et par la double apparition du
groupe. 1- '1' f4J' umi (lX. XVllI) qui pourrait témoigner d'une, dénasalisation de ûi en
umi.
La découverte du son '~ d.o it nous m.c iter à vérifier s'il n'y a pas d'autres nasales en
ibère, car il est rare qu'une nasale. soit isolée.
é>t l<
/'If (.{
'oz. .
u--"'
II. ,L'EXISTENCE DU SON P ET DE LETTRES QUI LE TRANSCRIVENT
G6rnez Moreno a nié l'existence du son -R en ibère: (
y \I$SCuènce)1 (Mise. Emendata p. , 71) et (
2
(Mise. Emendata p. 274). fi en a même tiré argument: pour diéSocier l'ibère et l'aqui, ain. Son affirmation ne pouvait pas s'appuyel: sur l'écriture ibère puisqu'il ne croyait
t
pas en principe li la distinction des sourdes et des ,s onotes dans cette écriture. Elle
devait reposer sur la rareté, du p dans les toponYJ1!.e8 de la région de l'Ebre et ~~
l'absenee de p dans les texW~ ibères en alphabet ionien.
Pourtant" les arguments a priori favora,bles à l''existence du p en ibère sont
semitie~
(6) D. FLB'î'CHER VAtLS, t
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"
P. ANGOT
nombreux. En Bétique, même si l'on exclut les cas où J suit une simante, comme
Hispalis, on relève de nombreux toponymes de faCtm-è ibèl'e qui con tiennent f en
latin ; les monts et les villes llipula, les villes Acini'ppo, Baaippo, Epora. lporca,
Vendipo ~mc.quelles répondent en Lusitanie Colippo" Dipo. Olisippo. Le.. est rare au
nord, mais l'Aquitaine fournit Lapurdum, aujourd'hui Bayonne. D,8 ,nsl'onomastique
on trouve &topeles (bronze d'Ascoli), Pulinna (CIL n 2178 à Montero), Pusinna (CIL
n 2284 à Cordoue).
Ces exemples a'ppuient suffisamment, il me semble" la lecture po qu'il e$t indispensable d'admettre BUl:' le plomb d'U11utret de 1967 COmmëJlÇ8ht par les mots ar ba6Ï4rebe, CODUl;le Maluquer
Motes l'a justement indiqué à la page 53 de, son Epigra{U)
prelatina de la. penfnsula. ibérica (6). Sur ce plomb, en effet, la lettre
apparaît dans
le mot
4 't 8
qtri s~ rêliète et dans
~ p.o A -1'
. Cette rllpétition de la forme
danslQ, même mot prouve qu'elle n'a pas la même valeur que ) qui figure sur œ
plomb dans trois autres mots. n faut que l'une des deux formes
et)t vaille bo et
l'autre po puisque l'option 10 est interdite par l'absence complète de f dans le domaine
ibère et que le, groupe mo est rendu sur ce même plomb par '1" H .
Ainsi établi avec certitude sur ce plomb d'UUastret, le son p se trouve aussi rendu
par divers~s lettr~ dériv~ de ba, be, bi, bOl b~ dans plusieurs sites et en tout cas à
Enaérune et CasteIl (voir ci-après m, p. 6-7) et à Mogente
Abengibre (voir IV.
p. 11 et 1.2).
- Par conséquent, il importe d'admettre en ibère l"existence du p qui toutefois est
beaucQup moins fréquent' que b, ce qui précisément explique son absence dans les
textes en alphabet ionien.
de
'*
*'
'* '*
'*'
et
Ill. LA DISTINCTION DES SOURDES ET DES SONORES DANS L'ÉCRITURE
NORDJQUE
Appelo1l$ ((écriture nordique» l'écrit\U'8 ibère qui se différènc~e de l'écriture dite
méridionale ou tartessienne Par G6mez-Morelio, notaïnment par le fait qu'elle. se lit
constamment de gauche à droite.
G6mez.Mol:'eno pens(Ùt que dans l'écriture ibère, qu'elle soit du nor4 ou du sud,
sourdes et sonores. se confondaient: (
sonoras y BordaS, que refuerza en el ejemplo delsilabismo japonés, cumple observar
este fenomeno en ~ada caso}) (Mise. Emendata p. 274). Je suppose que G6mez-Moreno
faisait allusion au japonais ancien, car il y a belle lurette que le syllabaire japonais
distingue soumes et sonores. La périod.e ~chaïque de confusion que le japonais et
l'ibère (voir ci-après le type Yatova) ont connue s'explique par les ~8imilatioD8 qui
ont pour effet d'assourdir les sonores et de sonoriser les Bourdes (voir ci-après à PechMaho l'assourdisse.ment de g en k après sifflante, p. 8). Cependant, le besoin ne tarde
pas à se faire sentir de distinguer sourdes et sonores dans les cas où elles êch4ppent à.
l'assimilation. G6mez-Moreno a d'àilleurs été-Ie premier à corriger son propre &ystf!ÏIle
en admettant ./" = gi, et
= ki (Mise. Inédita p. 322).
se:
*
(8)
J. MALUQU&\I. DE MOTES: .~ ~IAtIna de la Penlntula ib6ric:a».
-120-
Buee'-
19118.
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LEcrURE D.E L'AU'FW3E'J' IBtRE
6
La distinction des sourdes et des sonores ainsi esquissée par G6mez·Moreno lui·
ttlême El été. admise en 1968 par Maluquer pour le plomb d'mIastret de 1967 cité, à
propos de p, Cependant, Maluquer se contente' d~ noter' la distinction sans chercher à
préciser les lettres qui rendent les soUrdes et ~ile8 qui rendent les aono~. n procède
seqlement à. une (catribuci6n hipotética a BOrda 0 8 8OnOr8.» , Son incertitude S\U" ce
point lui fait commettre une négligence ; d'une part, , l indique les valeure A = ga et
i
A= ka, d'autre part il les illustre par les mots eberga et ebal1kame. boskalÛ-a, où.ga
cQrr~ond à A et ka à A , coniusion qui traduit bien. son e.mbarras (Epigrafw. p. 53).
Au surplus, le lexique qu'il donne à la fin de son _
Epigraflo, ne tient aucun COJllpte de
ses propres remarques des pages 52 et 53.
Bref. Maluquer ft vu qu'il y avait distinction, mais il n'8 pas distingué les sourdes et
les sonores. Pour les~tinguer. il faut exploiter l!l différence des fréquences d'appari·
tion ou recourir à la comparaison avec les transcriptions latines 01J l'écriture ionienne
en procédant lettre par lettre.
Les labiales
Beaucoup moins fréquent qué le b, le p s'en distinguj3 a~ facilement quanc:! il
offre une forme particulière.
ba et pa
L'existence du i étant é~blie, il me ~a.it lo~iqu!'l de }ire J, = pa à Ensérune
d8IlB le mot
1\.1 ~j r M ~A
apargitibasar, lu argitiba8ar par Jannoray et
UnternJ.&nD ,d ans l'idée que le trait crochu ~ , qu'Us ne connaissaient p.a8 comme
lettre, était accidentel, mais mieux lu abargitibCJiar par Maluquêt et Per1cay (7)_
La lettre
généralement inexpliquée et lue bizarrement gui [gwi] par Riur6 (8) à
CüteU·PaIam6s parce que lès «fenomens de sonoritzaci6 0 d'ensordiment es produirien progressivamenb), vaut aussi pa. n suffit de constater qu'elle réB8embl~ fi , = ha
avec surcharge de ~ et de croire à l'existence du ~. C'est préciaémment parce que
G6mez-Moreno a réussi à effacer dans les esprits réyentualité du oP en ibère, me
semble-t-il, que l'hypothèse ~ = pa n'a jamais été, envisagée. Cette lettre se trouve
plusieurs fois à Casteil.Palam6s dans le mot parbatibi et une fois sur la stèle de
Barcelona
N Y ( ,., l' 41 cp P[-l'Y f4' D 0 D D CIO CI CI
A A Â
où,
v.enant après une sèrie de signes numériques, t doit reprêsenter une Unité de mesure,
d'autant plus que le mot isolé numé'riq\le (voir ci-.après chap. IV)Comme le mot batibi se lit sana l'élfunent'paÎ' sur le plomb d'- filastret de 1967, on
f
peut dire que par est un lexème autonome.
En somme, ces considérations SUT la lettre pa écrite ~ à Ensérune et l à Castello
P~6s et BarceloI;1e' permettent de mettre en évidenc.e les mots pa (Barcelons,
up
t ,
tl' ."'1"
(7) P. PERICAY et J . MALUQUER: ..P.robJ.naa da la leQg\IA indlgel)A en Cat.oluhlo. IlSympœiWD d&Pre~ Peainl.Ular. Buee!ollA,
1863 , pâp. 101-143.
(8,) F. R,IURO, -BI pl_ am/) episntJ-o. IWrioIi @I l'Oblat.lamdo)oo.. CyJ.ela IV. Garon... Il!82, pq., 1~l.S1.
-121-
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P. ANGOT
Mogente B). par (Castell-Palam6s) et apar (Ensérune), celui-ci forcément distinct de
~I'abar lu à Oastellon et Ullastret puisque l'écriture d'Ullaatret, Castan·Palam6s,
Barcelone et Oastellon forme une unité et connlÛt là lettre X : : : pa.
ba et pa
La distinction entre les variantas simples V, Ô; 'lS,Q,};.,~ = be et les variantes
~ d)/~ ~ = p6 sur la céramique d'Ensérune ~t de Pech·Maho semble
difficilem:eni contestable puisque le mot
est toujours écrit avec une
surchargée: 'f y $\ /diùpe[rj (MLH B 1. 182), 'Y ~t'( uper (MLH B 7. 16) et
l' '? 'j V ~ cr> u,.;;ûper (MLH B 7.17).
vertu du principe de fréquence. les
v~antes simples qui s'observent 28
valent beet les vllnantes surchargées
totaliset),t. 10 apparitions valent pe (9). Au sUl"RluEl. l'égalité l.:J == be parlÛt confirmée
par graphie Il N}j·ft 1an bels QÙ bels doit correspondre à l'élément bels des anthro·
ponymés d'Ascoli Bennabelset Sanibelse1' én latin. On obtient le mot "pero
uper
he et pi
lettre f\ d'Ensérune, qui n'apparaît qu'une fois et qui est la seule variÎmte
surchargée par rapport aux Cotmes P, r::::: bi, vaùtpi dans Pt tJ,..f 1 Mpi,dv.gibas. On
obtient ie mot pidu.
r.
ho eb po
*
'1.
Les deux variantes surchargées d'un petit
et ~ valent po au regard des
vingt variantes simples
Ou
= bo. Le mot # ~ ~ l' P~ CD ~ q '( tù (h. 1.3~)
.offre le contraste
~ bopo qui est passé inaperçu Jusqu'à present et qüi m'a frappé
seulement à ma derni~re visita à Ensérune. Quant fi l'inscription rtt \ nw (B 1.26),
permet de noter le mot ;tt = po.
Sur les plombs de Pech-Maho on devine sans peine que la iett1:'e
lue judicieusement bo par Yves Solier puisque la lecture de cette lettre, possible
est
par l'existençe du couple .J' = gi et ..;1:- == ki, vaut plus exactement po, car la
forme n·apPl.U"aît que 3 fois alorS que le signe
= bo est compté dix fois sur les
plombs de Pech-Maho (10). Qui plus
la lettre ~ = po s'ins.crit
lllot '$ à
podu. élément du composé' A H q f'I M poduon8 (pech-Maho, plomb la) qu,'on
retrouve sur le plomb de Castellon dans le mot
Aff" poduei, la l!3cture A = du
avec dentale sonore étant
à Pech-Maho comme à Castallon par la lettre sans
surchange A = du (voir ci-après).
En effet, quoique la lettre
soit aussi fréqQsnte que
il. Castenon et Ullaatret.
:il faut
po à cause de son absence sur le plomb
Castell-PalB.l:Q6s où au
contraire )fC. "" bo abonde.
A Lina aussi on distingue ~ = bo et
= po'.
*
:t
*,
-*
*
*
*'
*"
voir Un"'rntann. MI,H. terne 'O. l.Ihemeht.n tut Scbril't. ~. 49.
"D&.;"",ru; d~tmCriptibll ...1r III_b. an.t!eciture ibérique d,u.o un ..Il ....pôt d>!'i'llcl>
N'arl>oxlnais~. XII: ~"'''"'''' d>!
NlU'bonn. 1919, pIig. 7a.
(9) Sur
(lÔ) y,
de
mgn....
-142-
Milho
~P>.
Rwue,At'c.béolnJ!:Ïql1e
[page-n-123]
LECTURE UB L'ALPHABET IBÈRE
7
*
*'
Ainsi, le principe
qui permet de déceler les formes êXrlrlY1r1SU'I
nuance po se trouve confinné pa,r la
rareté de
et de
= po.
Ces observations montrent que la
>K = bo (écrite souvent
à
Ensérune) s'emploie partout, mais que po est
diversement: :Jft. ou
à Ensérune,
sur
plomba de Pech·Malo et
à Ullastret, Castellon ~t Liria. On découvre
attesté deux fois à Ullastre,t, porste..
mots
*
*"
II
*-
bu et. pu
La
D, I/J, = bu; et lil l ID "" pu li
à
cause de la surcharge des derniers signes, mais, le petit nombre de Gas em'De(~ne
l'application du
de
à tort qu'Untero:uum voit des variantes de
la lettre H = 0 dans les
La preveu en est le texte 1~ i\ ~ H rr
bulior (MLH B 1.156).
Veumen des labiales permet donc de 'l"A1'IQl"'4'!l"
,et 'Upef et de constater que partout les fo:nn~
sonorea et les
les sourdes, la distinction entre bu et pu étant tout~fois analogique seulles types. d'écriture d'Ensérune· Pèch-Maho, d'U11astret - Casteil
'VU:'Le.t.U.J1..l et
fODt cette distinetion.
Les
uélai~
ga et ka
L'anthropol)yme en latin Saealiscer (MLH
n 5) me parait avoir pour correspondant sur le plomb de Liria ~ p. A G ~ €f saka,risJœ.r. différent de sakariBker en
.... v~Ju'V"u......;;; d'Alcoy où le p:renrier r est
et non
On a donc f>.. "" ka,
de f:" .
fait, l'élément kaku de l'anthroponyme
Cacu8usin se
trouve deux fois sur la céramique dé Liria dans ~ CD.,,/ 1>4
XVI)
et t> P Â .... po (9 \9
aidulkakute (S.I.P. LH). Il taut donc
A "'" ga dans
A q ~ ~ gares comp~ trois fois à Liria (Sl.P. XL,l; XL,9; .IX) et une fQis à Orleyl
où ga est' aussi rendu par t:J... •
lettres ~ = ka. et A = go vois.inent et
par conséauent s'opposent sur
~ L Ir de ~Lîria li- q> rv~.d 1tJ (!) ~(
J> 1"A,.. F' 0 e IV l> J__
t"A enar bankur8 aidulka,kute nal··· ...lduniga.
De même sur les plombs de Pech-Maho,
A =
dans la finale bëEika
apparaît deux fois et de A dans les mots bagaikete et ganbulo notés chacun deux
fois et kga; noté trois fois ne
aucun doute sur la d.iffél'ence entre A) AI '" (à
J::' ) = ka et A == ga.
ex(~en'tlOI~. donc, lès formes simples AJ'A,A et ~
vaut ga. Cette distinction est la sellie sur laqueUe
du nord
est fréque,ntê.
ru
J
lA'"
ge et ke
Grâce au mot urke en alphabet ionien (La SelTeta). où
123
K est certain. puisqu'il
[page-n-124]
P. ANGOT
et, aux anthroponymes d'ÂQcoli Balcùulin et Balèibil, on restitue ~ =
he à
( ~ (! e: ~ tf q t urk.eke~;e. l '" e p 4"
S> r" \$ ~
balkebiuiaies) et à El Solaig ( [ !'t:. ~ J> X MA balkelagpÎka, 1~ (! t' $> ($) balkelagu ou
ballulo,ku) et C = lw à Liria (1' 'f cf 1 t urJœbas S.lP. XL
13, f l' ft 'Ur
balkebefSl.P. LXIX, l ~ 4t..5l:lt? " t'I)' ) C?
balk.eberei1i.bar. J" cr ~ N ~
baIJœunilS.I.P. Xl) à quoi s'oppose C = ge à Castellc,;m (P'~./"!If c.. Q oigitiger,
4' ,.. t.yI 6) C. C\> E> ,.., A ~ tf ultitegeraikase), C = ge à El Solaig pt C
et les
fonnes simples C.,.(. ou surchargées une seule fois 4.4 = ge à
De même
pl'éci.s& d'Ensérune-Peeh·Maho di.fférencie les variantes simples
(J ~ = g~ des
*.
s,urchargées.(. ~ J ~ J ~ • ..( = k.e et eelle,
distinhe 4ans
gue .( "" ge dans eàestge (11) et balagerdar (Azaila fig. 21 n 275) et
aiun.esker (Azaila
17 n 25) êt aibelures (Azaila
18 n (9). A
<. g de geld4i
diffère de (.. Re des mots erker~i et deikeoen.
les formes originales
Villaras: J[ = ge.,;{,'" Ile.
distinction entre
et
ne fait guère défaut qu'à Yatova, Orleyl et OllllCOIne.
s'oppose à
t
«
<>
4. : : :
gi ët ki
La différence entre -/ =
et':l"I ki
vue par Gômez-Mor-eno, il est
inutile d'y insister. Ajoutons seulement
~ - hi
du type
d'écriture Ullastret-Castell·Castellon et les formes .ij '1;•.:1' = ki.
surcharge de la
lettre simple ./
pour rendre ki est
A l'appui de ./
(et non kil, il
sufÎira ici d'indiquer que l'élément d'anth.:roponyme gibas en latin
: Adingibas,
Luspangibas. Umargibas) est rendu par /'1 M = gibaî à Ensérune ( 11 AJ'" l M
pidugibtÛ) où../;\I\ = gi s'opposent à. 1.k1,$ = ki et à
(
t <1 t44.$ 1M
l,;.IlZIUlirlKUJ!:Ut', Cabré fig.
n 84) où S = gi s'oppose à
= ki.
x'-
'* *
go et ko
L'empioi
la forme X dans A
po X ~
M) Kalagon, latin
Calagurris (MLH
o"est gUère probant parG:8 qu'on ne trouve pas
forme
sur les monnaies et il faut se contenter
~ = go et 1 .... ko, valeurs déjà
suggérées par
par analogie avec
consistant à marquer les sourdes en
surchargeant les sonores. Maluquer distingue à tort sur le plomb d'UUastret
= go
et ~
ko, simples variantes
M.
r
r"(X
J
au
et ku
distinction entre 0 et
ne parait conséquente qu'à Ensérune. On
0 ==
gu et 0 = ku en vertu
l'analogie déjà appliquée pour go et ho.
Toutefois il
que cette disti,nction soit
a\l8Si à Orleyl Ventre 0 A <1
gudUT ~t ~ 1'( 1 'ti <1 t'- t
iunstirlaku.
+
e
-124-
[page-n-125]
LECTURE DE L' ALPHA:BET œ~RE
{I
Les dentales
da et ta
TI faut différencier X = dq. et Ji == ta à Ensérune aimB q-q'on puisee ~r:tilel' que
y rende
la sonore. En tout cu, il semble naturel de
,.. ~ t'If
= atan (MLH B 1.19) et l'élément d'anthroponyme atan du nom d'hoxrune Ata.n8cer
d'Ast:oli. Quant à la lettre
lue da ou ta par G6mez..Moreno ~isc.1n6dita. p. 274),
ne peut avoir
que pour exprimer
Bourde ta.
.x
de et te
L"eth,nique ~ ~ \\\ r'-' ~ (<' N)
Sedeis. qui
~. col'l'espond au
Sedetani et surtout l'équivalence de, l'ionien baitksir (La Serreta) et de baidesir
(Ullastret,
DI) imposent la
,= de. D'autre part,
noms d'homm~
Ta·,tinnU8
et Tautind4ls (Ascoli) permettent de
tJ .1' ~ t'I Teutin à
Lirill (SJ.P. XV), c'est-à-dire f) = te.
La distinction
~ •4>; ~ B. e, (1) "'"
et . , lB, e = te est fréquente,
notamm~nt sur les plombs de Pech-Maho où Yves Solier 8 été mal inspiré
rendre El
par te . . par ta au
que la lettre X
pas. Cette àbsenCè de X
a'explique par le càractère répétitif des mots re'produita SUl' ces plombs qui a eu PQur
'Ar>"...t."... par hasard
X =
A Vi.l1al.'es V.
= de s'oppose li ê = te.
e
e
di et ti
Eh comparant le latin adin (Ascoli Adingiba8, Balciadin. Tite-Live Baesadi.n, CIL
U'2276 Turciradin, CIL il 4450 VisfJradin) et ribère nordique (>qJ tI = adin (Ensérune, Pech·MQho,
Abra. Ullastret, Oastell-Palam6s,
on constate que
"+', 'f, ~ valent di. rapprochant le latin u.tin (Ascoli Tautindals
xm TautinnouS) et l'ibère 1" LyJ t'J (Ensérune, Tivis88,
I,b de Pech-Maho) et il Liria
., 1tJ N c:: utin dans ., i' LfS t" déjà vu et ,f 1" 'fi ~ houtin (S.I.p
..
RUm. 15),
on observe Uf = ti et il.
if' = ti qui révèle Liria ~ = di. La valeur or li est
confirmée par l'équivalence
tihas (Ascoli Bilustibas. lliurtibas) et de
lJf 1 M == ti~(J8 (Ensérune, Pech-Malo, Tivissa, Ullastret, Ca.:stell-Palamos). Quant li
l'équivalence entre ~ = li et
= ti, elIe.se trouve
par le parallèle
entre TivisS8 X t Lt' '" 'f l M boutintibali et Liria
l' 'f t'J. hautin cité plus
haut.
Les scribes d·Azaila opposent
= di et.
= git nuance
grâce à la
double inscription d'Ensérune . P ~ t- Yf 1\
a8et~1 et p ~ ~ A "
as~#le
(MLH B 1.42) où ~
manifestement il. ur' = ti. Ce
entre les types
d'Ensérune et d'Azaila
pas le seul puisqu'on trouve aussi â Enserune lettre 't
= di, seule fonne en usage â Azaila.
nombreux sites
ci-dessus montrent combien la
entre di
et li est répandue.
XI:,
*
r
-125-
:r
t
[page-n-126]
P. ANGOT
10
do et to
_La répétition de la lettre UL.J à Liria dans toros/(S .I.P; XV) et à Orleyl m dans
t.orosair fait penser :à une nuance par l'apport à LU. En vertu de l'usage constaté au
nord de surcharger les sonores ~our exprimer les Bourdes, concluons que l..1J = do et
lLJ,.J = t() Q..lJand l'écriture les distingue éomme à Ensérune et Liria.
du et tu
Le nom de ville et de rivière Salduba en latin permet de lire ~ P" A A 8aliJu~
écrit; deux fois sur le plomb d'Ullastret. et d' opposer ainsi la forme simple 6 = du à le.
fonne su.rc11largée ~ = ,tu sur ee plomb.
Le mot podu (voir plu,s haut Pech·~aho ~ A et CaBtellon :jf:- ~ ) contient aussi
6 = du qui s'oppose à A =tu (pech-Maho 2 &
Placés devant la nécessité de ~arquer les ~Q~es et les sonores pour se ·f~ bien
comprendre,les scribes du nord ont décidé de réserver la forme sil:nple à la sonore et la
forme surchargée à la sourde, éXception fai, e de A, AI A , '" = ka et A = gai C'est le
t
contraire en j8lpollais, où l'on a par exemple
= te et "'l" = lÙ, et dans l'"écriture
ibère méridionale.
Certes, les 8.c ribes de Yâtova et Sagonte négligent de distinguer sourdes et 8onores
et ceux d'Orley}' ne' les ·distin~ent que pour éviter la cacographie (Orleyl V :
~ N T' ~ Y t" rv 44 q P'" ~
andinuIitudurane,
%d kogoT", Orleyl VIl
l IV X~../" bandakigi), mais au totaJ l'alphabet nordique les distingue plus
souvent q1.1'il ne les confond.
Les arguments invoqués pour nier cette distinction repoaen.t sU.\' l'idée q.ue les
formes· 'simp.les et SUl'ch8l'gées paraissent s'employer parfois ind.üJéremment pour
rendre le même mot. On peut ci~ gere-Jure., sakai-sagaT, ,egiar-ekiar. Assez curieusement, la réfutation consiste à soutenir tantôt que ces variantes' représentent un seul.
mot, tantôt qu'ellés én représentent deux.
z:
Z
C'est ainsi qu'on lit· geie ou Jure dans des mots qui ont tout l'air ci'être des
anthro,ponytn..es : bilosgeTe (Binéfar), arlJgere (Ensérune). adingere (pech·Maho le) et
kuleskere (Pech-Maho la et lc), kulesJurege (Pech-Maho 2), belûkere (Orleyl ill). La clé
est bilDsg{eJTe. écrit en ionien, car après la simante sourde s le g est certainement
signiflant,. rait cQnfirmé par MLH B 1.31 arsgeTe., alors que adingere ne prouve tien
parce que g pourrait r&Ùlter d'une sono~aUon de k pat n. Ain$i, les mots bilosg[e)re
et arsge.re ,établiS8~nt que les formes en k de belesJure et kl(,lesJure. kuleskerege sont
dues à l"assourdissement de g par la sifflante Bourde S. Le mot e,st donc gére.
Au. contraire, il y a lieu de considérel" comme ,.utant de mots les fennes saka;'
(Alcay), et saga; (Pech-Maho, VŒares VI), sakar (plomb de l..îria) et sagar (Cerro de
San Miguel).
Quant à la double graphie egiar-ekiar, elle peu.t s'expliquer pat uné nU811ce de ·s ens.
-126-
[page-n-127]
11
LECTURE DE L'ALPHABET IBÈRE
IV, LE DÉCHIFFREMENT DE L'ÉCRITURE MÉRIDIONALE
L'aeord n'a pas pu se faire sur l'interprétation à donner aux lettres de
l'alphabet méridional employé principalement à Mogep.te~ Abengibre, Llano, El Salobral et Yecla (12). Une des causes de ce d~ccord est sans doute cette affirmation de
Gômez-Moreno : ~
la lettre 1 = ba manque dans l'écriture méridionale, mais je pense qu'il faut considérer comme suspecte cette «deficiencia mal explicable», pour employer les propres
termes de G6m.ez..Moreno. et se demander si ba n'es.t pas rendu autrement dans cette
écriture.
9
Ceci posé, étudions le plomb de Mogente A. La lettre
ressemble à '? l , = ; de
l'écriture no-rdique, mais ne peut pas être une vibrante parce qu'elle précède + = de
ou ta dans le mot 1'( il 1'<
rta ou rta est inimaginable en ibère. D'autre part, les lettres
ressemblent ft la lettre nordique
= T et sont aptes à rendre les deux vibrantes de
l'ibère. La présence de
nordique urlu (voir ci-dessus ru, p. 5), permet de préciser 0 = i (r roulé) et ~ = r
(r battu). Le champ est donc libre pOUl' la valelp' 9 = ba qui nous manquait dans
l'alphabet méridional. La letre
= ba·n'est d'ailleurs que le trait vertical nordique
1 = bo. modifié par un renflement de aa pointe supérieure, sane doute pour distinguer
q = ba et 1 = (~un». Comme la valeur
= s a.d.mise par G6mez-Moreno et à sa
suite par bien d'autres s'impose, nous n'avons plus qu'à donner aux autres lettres
méridîonales la valeur qu'elles ont au nord, à deux exceptions près: Li = u (d'après
urke déjà cité et d'après l'inscription sur monnaies d'ObuIco -1 V1/\ q Y qui, de
droite à gauche, se lit urkail, équivalent exact du nom
= 0 (d'après \1 "'1
$ = lW8in et le nom de ville 14) M" oU, de
gauche à droite, A t'\ Q) l'if
kastelo qui correspond à son nom latin Castulo).
La lecture .>1 ~ Li = ur'ke révèle If = lu!. et par conséquent ~ : : : ; ge sur la face
A de Mogente. L'étude de la face B conflnne que l'écriture m~idio~ale confie à la
forme simple le soin d'exprimer la sourde et ~ la forme surchargée celui de traduire la
sonore, alors que l'écriture nordique fait l'inverse. On constate en effet que le mot
écrit 7 f> ~ A = saldu aU nord, qui se retrouve dans le latin Salduba et qui
comporte la lettre simple ~ = du, s'écrit ~ 1 A~ sur la face B de Mogenta, c'est..
à-dire avec la lettre surchargée 4 = du. On obs~e aussi qu"au mot nordique
r' ~ "f cp ildii corr.espOl,ld à· Mogenta B le mot q c.\ 1 "1 ilder qui contient la
lettre surchargée (J2 = de et que par conséquent la forme simple a> vaut~. Enfil1,
par analogie avec q = ba (plutôt que pa?) li Mogenta A, on a
= ba et "
= pa,
e,e; le mot isolé f =
de Mogente B s'emploie comme ~lDité de tepp8 marquant
l ·age de pe'tSonnes representées par des apthroponymes, à l'mstar de W = pa sur la
stèle de Barcelone. Partant du principe que ia forma simple exprime la sourde et la
a
ç
+
*'
*' •.
'*
9-
pa
(1.2) Vorr ~~ D. l''IBICBBR VALLS: ocBl "lomc>'IWn'c:è 4é "Iopnte cvaJ ... ci'I1~. TrabBJ08 Voriœ aeJ Sl.P. Il,w. 7B. Val..,ci.., 19811.
di~ v.le...... ttribu" aIlS lettteoI ",6ridiOD1l...
pc>ur 1"
-127-
[page-n-128]
P.ANGOT
*
surchargée la sonore, on a à Mogente B ~ = gi et].. = hi,
= go et f.XI =
reste
loraqu'aucun contraste de
formes n'apparaît.
ho, valeurs qui res~nt à
q
)f y = urlle de MQgente A
et par conséquent
= ll',
Enfin, la lecture
qu'à Mogente
par rapport au n01X1ICllU
u et y = Û. Cette lecture est confirmée à Yecl li dans
p. f4I P ~ ru /rA t ~ 1>
(Mise. Inédita p. 3(8) où po.)"CI iJ f\' 1"'-" équivàut au
nordique po fI+Nt4' (Hübue:r MLI, XXVI, Sagonte) et où l'on a donc
= u et 't' =
lire aussi
-
LI
>= U
t
J. -.
r
u.
Les écritures
et B
au même type.
deux faces:
1. rs:re, est peu probable.
Be
1.0, Formes communes ou figurant sur
Y"< = be,' ') = hi,' 0 = bu. La
+ = da, ta; 4J = di,ti; &. = du..
A = ka; 't = gi; 1.. == ki; bkJ = go; l>
"" = l; M.I"'" = s; '1 = n; '1::::: n.
ko;
0
'4 ne peut guère exprimer autre chose que ;; ma1~ le manque
1""""'11"""" il Mogente A.
.21 =
face B
q
ge
= T
CR
ba
t,=
/ : / = de ou te
Q
=:
;
q>
=:
po.
c6=te
de
Les deux dern.ie~ signes de la phraae courte de Mogenta A, à""..', ....,...
lisent, de droite 11. gauche, N.hi. Placé devant une consonne, cet N est neC!esEI8ll'em.ent
N observé aiJleurs, quoique cette p01\lsibilité n'ait pas
~voquée et qu'on
N'ki à la phrsliie supérieure, à mon avis contre toure v.r~emblance.
particularitê.d1opposer " = te (Cf.
= de ou te al
Mogente A) aux
4>. ~ ,<' .Ô - de (cf. &. =. de èt (1) = te à Mogente B),
l'équivalence est garantie par les
A lt 1 ~ (Mise. Inédita p. 318 n 114),
40 '1 U1 (p. 317 n llOc) et f'Y ~ ~ }> 317 n llOd) = ildér, et de distinguer hi et
pi. On a:
H
=
=l1~ ~
"'1 :::
*
= e;
i;
= Q;
1'( = be .(plutôt que pa);
X = da.ta; ~, <1? ! ~ D = de; ~ = te;
A = Ra;
= ge;.
)l =
~
r; I Q,'l = i; M = ,
A
a;
ba.pa;
4
de
è.
râPport aux lettres
~ =: e; ty = i;
>i.
he;
4::::
rt1
LLt=
u
di!tt:
0 = guJm
'1
A
= pi (à vérifier)
du,tu
le type Abengibre offre les différence$ suivantes par
à gam::he :
../' = gi)t,i; l' = 1; ~A D "" r.
-128
[page-n-129]
LBCrURJl: DB L'ALPHABET mt:B..E
13
Au-delà des lectures faisant appel à la
avec l'alphabet latin ou grec, la
réstitution des phonèmes doit exploiter les
des types d'écriture ibère précis
pour mieux interpréter les: types imprÉCis comme celui de y âtova..
de déchi..ffrement peut avoir un
C'est alors seulement que la. méthode
sens.
-129-
[page-n-130]
[page-n-131]
ARCHIVO OR PREHlSTOJUA LEVANTINA
Vol. XIX
(V~lenci9. I~)
P. ANGOT
(Strasbourg)
POUR UNE LECTURE AFFINÉE DE L'ALPHABET m~RE
Le déchiffrement de l'écriture ibère, commencé pat Antonio Agustin en 1.587, est
jalonné de réussites espagnoles: M == 8,
= s, ftI = n (Agustin); (l, 4 = (, D, P =
a. ~ = e, l' = l (Vel82qûez); f"" = i (pérez Bayer); N = o. 'f:::; m (Delgado); A =
du,tu,
= kR, ou ge, X ,;" go,M, /).. = ga,lw. (Z6bel de Zangr6niz); W = do,to
(pujol), et allemandes = 1" = U , G6mez..Moreno a trouvé à peu près tout le reste: A = be, ~ = bo, (l = bu, X
= da,ta, ~= de,te, ~ = di,ti, <:> = gu,ku, (1).
Son prestige est tel que son système de lecture, daté de 1949, est repris Bans
changement par l'indo-europeEmiste allemand Untermann en 1~ dans le dernier paru
des volumes intitulés Monumenta Linguarum Hispan.icarum. (ci-après dénommés
MLH),.
Pourtant, je ne pense pas que le déchiffrement de l'alphabet ibère soit tenniné. Des
mises BU point s'imposent dans les quatre domaines suivants: 1) la lecture de la lettre
'( ; 2) l'existence du:l? ; 3) la distinction qes sourdes et des sonores; 4) le déchifframent de l'écriture méridio~le.
>
<
1. -'A LECTURE DE LA LETTRE
Y
Gémez...Moreno (2) a transcrit la lettre Y et aes variantes par l'approximation rh
tout en admettant l'invraisemblance de la lecture 'II'
qu'il rendait par abaT
(Miscel.8.neas, Emendatac, p. 2.78). La fragili'té de cette position a, suscité de .I!lombreuses
mbar
(1) Cet hinodqlM a'is>.phw, daa lDdlcatlDnl cll! 1), FLETCHBa." AI.1.S: .~dQ actuaJI d.. J eotu.d.io cIAl· 1. Bpipall4 y I.cgu'. JWriealt.
ROIDOII&)e ., A. Bamoe Fo~ (Elehe. 1_) ,(IOUI ~l.
(2) M..
GOMEZ MOMHO:
.~"'èU.
HilltOn.,. Atte. ÀrqlM01ocW. Madrid. li49.
-117-
[page-n-118]
P. ANGOT
qui on été passées en revue d'abord par Beltrân Lloris (3) puis par
ces
comme il était prévisible. que
ne peut
à aucun des pho~èmEtS ou groupes de phonèmes exprimés en ibère par une
ou plusieurs lettres. En
Fletcher-Valls démontre que l' ne rend ni ri {(griegaJ}
ni la diphtongue ta, soit en
phonétique [jl et
De toute façon, ces dernières propositions, auxquelles il faut ajouter ü, c'est-à-d.ire
[yi. ont lQ grave
de s'éloigner des faits.
(4),
y
n ressort de
Revenons
aux données du problème.
Si G6mez-Moreno a rendu Y' par
c'es.t que le latin Clounioq avait pour équivalent ibère
A H t '( ,.., f'
voisine 1" .
reprenons le mot '( \ ~ que G6mez-Mor.eno 8.
pH aba; sans con·
vaincre p,ersonne. Comme c.e mot est un élément d'anthroponyme fréquent et que le
tm1ll2:P. d'Ascoli livre eh
noms d'homme Umarbeles, Umargibas et Umarillum,
tout porte à croire qUe
'( l f a été entendu umar par les Romain:s. Puisque ,
= ba et cp =;,
nasal contenu dans umar ne
venir que de la lettre '( ,
ce qui cor:robore
approximative Th que
lui a attribuée ,
rél~ent vocalique u vient aussi nécessairement de cette lettre 'Y , comme le
raient déjà S8. ressemblance avec le 'waw
Y et sa situation entre u et 11.
m,
J
:lA Hl'Y "'~ HG.
Telles sont d'ailleurs les rlÛsons pour lesquelles on Il proposé Y = un, lecture qui
Fletcher-Valls l'a montré, se
il l'e:riatence du
-1' r" = un,
notamment à proximité de Y , par exemple dans le mot
~ t"
Cf 1'" du plomb
d'~l Solaig.
En somme, la lettre Y contient u et une nasale,
ne peut pas valoir un. Par
conséquent, la sQlutjon est simple:
autrement dir u nasal.
Cette valeur y "" i'r
pourtant pas été
jusqu'à présent, à mon
pour la simple raison qu'on n'B!!t pas habitué. à voir la nasale;; marquée
l'écriture. Cette nasale existe pourtant
l'espagnol un. ·trozo (<
un tal «(tlD_tel>~) souvent
(.it'tfJ(!!lOJ, r:talj et
dialec~
basques du Rones} et de Soule
le lelÛcographe Az:kue la nelte
n,me semble que cette
Y tise prêta à tous les
car le phonème
r; est à l'aise devant, derrière et entre voyeHe's grâce à son
nasal et devant,
derrière et entre
à son élément vocalique, l.ar ~emple ? Y ~ =
a~e.. j
,v 'Y f'JI = nui,
~ '{ \ l\ = u~al,
'f l ,q> = ùbar,
H 1'" '( fV f"J H 0
Kowuùnioku ou mieux koÛJ;;ioku, car
dans ce demièr
lettres u et n qui entourent '( font double emploi avec ru
et l'élément nasal
. n est frappant de cOD$tater en effet gue les monnaies nI'\'M:l1i·nr:
lAJ'.. ""'n......
'1
t
y =:;,
u.
"Pmbl_u en IDrnc al aip(l i'bl!rietl Y». Mieoo!an." A.n:i\JOllOl~ 1. BarœIOM. 11114. p8.ga. 1<0 A 161.
"GrBfito ib6ri"", dol'JIOblad.. de III. ~11I (Pobla de Tom_ c....telltln»o. Hom
.0.. nuevo iJ>~ .' oigno IWrioo
y ". Serie o.rqueo~ça ~I DIi~i"to d .. Rii!Writ. Antigua. ~, 6. Vl\rill L
-118-
[page-n-119]
3
LECTURE DE L'ALPfUBET œBRE
Clounioq et son êquivalent ibère ont été trouvées dans la région de Numance où les
redoubl~ents sont nombreux: goonûau (G6mez-Moreno, Mise. nUm. 88), arrebaB'igoD
(nam. 90), banluaao (nUm, 13).
La lecture y = ;; me paraît confirmée par d'autres observations. Sur les monnaies
(MLH A. 32) on relève la double graphie H M 0 (<. N) et H 11-\ (1) V (<. JII) ,soit
oaku et D8kuu. A mes yeux, il est clair que ces deux variantes rendent oaku, la première
négligeant d'indiquer la ~asale" la s~on~e l'indiquant au prix de la répétitioJ;l de
la voyelle U" De meme 1 héSItatiOn entre f"I" t1'1)
et
~ A l' ~
IV )
, soit ikaJkus et ikalkun.s (MLH A. 95), rév~le la diffic,lilté de
reildre ku.
Le cas suivant est encore pIlls net. On lit à Ensérune (MLH, tome n, B 1.151)
~ H R
Peu importe ici la , ranscription du début, mais Untermann pose la
t
bOIme question à propos de. 02.
: «Ku und n in Ligatur?» La réponse est évideJ;IJ.Inent
oui, mais pourquoi? n eM certain que le. scribe a évité la graphie 0 f\I qui aurait valu
gun (0 = gu et (9 = ku à Ensérune, \loir III) et qu'il a relié un N couché à 0 = gu
poUi' exprimer la nasale g71, c'est;..à.-
dénasaliser soit en perdant sa nasale soit en devenant um, plutôt que un., pour deux
raisons: la nasale m est labiale. donc plus proche que n de la labiale u, et la créa,t ion
du groupe um a l'avantage sémalltique d'éviter la confusion avec le ,g roupe un. 'l'eUe
est la situation en portugais où l'on ft tantôt lat. Luna -lira - lua (<
en um, on est frappé à Liria p'ar la rareté relative dU groupe '( f(( u'i (d'après la
notation du. S.lf. (5) : XL fragment nUm. 15 et XXV) et par la double apparition du
groupe. 1- '1' f4J' umi (lX. XVllI) qui pourrait témoigner d'une, dénasalisation de ûi en
umi.
La découverte du son '~ d.o it nous m.c iter à vérifier s'il n'y a pas d'autres nasales en
ibère, car il est rare qu'une nasale. soit isolée.
é>t l<
/'If (.{
'oz. .
u--"'
II. ,L'EXISTENCE DU SON P ET DE LETTRES QUI LE TRANSCRIVENT
G6rnez Moreno a nié l'existence du son -R en ibère: (
(Mise. Emendata p. 274). fi en a même tiré argument: pour diéSocier l'ibère et l'aqui, ain. Son affirmation ne pouvait pas s'appuyel: sur l'écriture ibère puisqu'il ne croyait
t
pas en principe li la distinction des sourdes et des ,s onotes dans cette écriture. Elle
devait reposer sur la rareté, du p dans les toponYJ1!.e8 de la région de l'Ebre et ~~
l'absenee de p dans les texW~ ibères en alphabet ionien.
Pourtant" les arguments a priori favora,bles à l''existence du p en ibère sont
semitie~
(6) D. FLB'î'CHER VAtLS, t
-119-
[page-n-120]
"
P. ANGOT
nombreux. En Bétique, même si l'on exclut les cas où J suit une simante, comme
Hispalis, on relève de nombreux toponymes de faCtm-è ibèl'e qui con tiennent f en
latin ; les monts et les villes llipula, les villes Acini'ppo, Baaippo, Epora. lporca,
Vendipo ~mc.quelles répondent en Lusitanie Colippo" Dipo. Olisippo. Le.. est rare au
nord, mais l'Aquitaine fournit Lapurdum, aujourd'hui Bayonne. D,8 ,nsl'onomastique
on trouve &topeles (bronze d'Ascoli), Pulinna (CIL n 2178 à Montero), Pusinna (CIL
n 2284 à Cordoue).
Ces exemples a'ppuient suffisamment, il me semble" la lecture po qu'il e$t indispensable d'admettre BUl:' le plomb d'U11utret de 1967 COmmëJlÇ8ht par les mots ar ba6Ï4rebe, CODUl;le Maluquer
Motes l'a justement indiqué à la page 53 de, son Epigra{U)
prelatina de la. penfnsula. ibérica (6). Sur ce plomb, en effet, la lettre
apparaît dans
le mot
4 't 8
qtri s~ rêliète et dans
~ p.o A -1'
. Cette rllpétition de la forme
danslQ, même mot prouve qu'elle n'a pas la même valeur que ) qui figure sur œ
plomb dans trois autres mots. n faut que l'une des deux formes
et)t vaille bo et
l'autre po puisque l'option 10 est interdite par l'absence complète de f dans le domaine
ibère et que le, groupe mo est rendu sur ce même plomb par '1" H .
Ainsi établi avec certitude sur ce plomb d'UUastret, le son p se trouve aussi rendu
par divers~s lettr~ dériv~ de ba, be, bi, bOl b~ dans plusieurs sites et en tout cas à
Enaérune et CasteIl (voir ci-après m, p. 6-7) et à Mogente
Abengibre (voir IV.
p. 11 et 1.2).
- Par conséquent, il importe d'admettre en ibère l"existence du p qui toutefois est
beaucQup moins fréquent' que b, ce qui précisément explique son absence dans les
textes en alphabet ionien.
de
'*
*'
'* '*
'*'
et
Ill. LA DISTINCTION DES SOURDES ET DES SONORES DANS L'ÉCRITURE
NORDJQUE
Appelo1l$ ((écriture nordique» l'écrit\U'8 ibère qui se différènc~e de l'écriture dite
méridionale ou tartessienne Par G6mez-Morelio, notaïnment par le fait qu'elle. se lit
constamment de gauche à droite.
G6mez.Mol:'eno pens(Ùt que dans l'écriture ibère, qu'elle soit du nor4 ou du sud,
sourdes et sonores. se confondaient: (
este fenomeno en ~ada caso}) (Mise. Emendata p. 274). Je suppose que G6mez-Moreno
faisait allusion au japonais ancien, car il y a belle lurette que le syllabaire japonais
distingue soumes et sonores. La périod.e ~chaïque de confusion que le japonais et
l'ibère (voir ci-après le type Yatova) ont connue s'explique par les ~8imilatioD8 qui
ont pour effet d'assourdir les sonores et de sonoriser les Bourdes (voir ci-après à PechMaho l'assourdisse.ment de g en k après sifflante, p. 8). Cependant, le besoin ne tarde
pas à se faire sentir de distinguer sourdes et sonores dans les cas où elles êch4ppent à.
l'assimilation. G6mez-Moreno a d'àilleurs été-Ie premier à corriger son propre &ystf!ÏIle
en admettant ./" = gi, et
= ki (Mise. Inédita p. 322).
se:
*
(8)
J. MALUQU&\I. DE MOTES: .~ ~IAtIna de la Penlntula ib6ric:a».
-120-
Buee'-
19118.
[page-n-121]
LEcrURE D.E L'AU'FW3E'J' IBtRE
6
La distinction des sourdes et des sonores ainsi esquissée par G6mez·Moreno lui·
ttlême El été. admise en 1968 par Maluquer pour le plomb d'mIastret de 1967 cité, à
propos de p, Cependant, Maluquer se contente' d~ noter' la distinction sans chercher à
préciser les lettres qui rendent les soUrdes et ~ile8 qui rendent les aono~. n procède
seqlement à. une (catribuci6n hipotética a BOrda 0 8 8OnOr8.» , Son incertitude S\U" ce
point lui fait commettre une négligence ; d'une part, , l indique les valeure A = ga et
i
A= ka, d'autre part il les illustre par les mots eberga et ebal1kame. boskalÛ-a, où.ga
cQrr~ond à A et ka à A , coniusion qui traduit bien. son e.mbarras (Epigrafw. p. 53).
Au surplus, le lexique qu'il donne à la fin de son _
Epigraflo, ne tient aucun COJllpte de
ses propres remarques des pages 52 et 53.
Bref. Maluquer ft vu qu'il y avait distinction, mais il n'8 pas distingué les sourdes et
les sonores. Pour les~tinguer. il faut exploiter l!l différence des fréquences d'appari·
tion ou recourir à la comparaison avec les transcriptions latines 01J l'écriture ionienne
en procédant lettre par lettre.
Les labiales
Beaucoup moins fréquent qué le b, le p s'en distinguj3 a~ facilement quanc:! il
offre une forme particulière.
ba et pa
L'existence du i étant é~blie, il me ~a.it lo~iqu!'l de }ire J, = pa à Ensérune
d8IlB le mot
1\.1 ~j r M ~A
apargitibasar, lu argitiba8ar par Jannoray et
UnternJ.&nD ,d ans l'idée que le trait crochu ~ , qu'Us ne connaissaient p.a8 comme
lettre, était accidentel, mais mieux lu abargitibCJiar par Maluquêt et Per1cay (7)_
La lettre
généralement inexpliquée et lue bizarrement gui [gwi] par Riur6 (8) à
CüteU·PaIam6s parce que lès «fenomens de sonoritzaci6 0 d'ensordiment es produirien progressivamenb), vaut aussi pa. n suffit de constater qu'elle réB8embl~ fi , = ha
avec surcharge de ~ et de croire à l'existence du ~. C'est préciaémment parce que
G6mez-Moreno a réussi à effacer dans les esprits réyentualité du oP en ibère, me
semble-t-il, que l'hypothèse ~ = pa n'a jamais été, envisagée. Cette lettre se trouve
plusieurs fois à Casteil.Palam6s dans le mot parbatibi et une fois sur la stèle de
Barcelona
N Y ( ,., l' 41 cp P[-l'Y f4' D 0 D D CIO CI CI
A A Â
où,
v.enant après une sèrie de signes numériques, t doit reprêsenter une Unité de mesure,
d'autant plus que le mot isolé numé'riq\le (voir ci-.après chap. IV)Comme le mot batibi se lit sana l'élfunent'paÎ' sur le plomb d'- filastret de 1967, on
f
peut dire que par est un lexème autonome.
En somme, ces considérations SUT la lettre pa écrite ~ à Ensérune et l à Castello
P~6s et BarceloI;1e' permettent de mettre en évidenc.e les mots pa (Barcelons,
up
t ,
tl' ."'1"
(7) P. PERICAY et J . MALUQUER: ..P.robJ.naa da la leQg\IA indlgel)A en Cat.oluhlo. IlSympœiWD d&Pre~ Peainl.Ular. Buee!ollA,
1863 , pâp. 101-143.
(8,) F. R,IURO, -BI pl_ am/) episntJ-o. IWrioIi @I l'Oblat
-121-
[page-n-122]
P. ANGOT
Mogente B). par (Castell-Palam6s) et apar (Ensérune), celui-ci forcément distinct de
~I'abar lu à Oastellon et Ullastret puisque l'écriture d'Ullaatret, Castan·Palam6s,
Barcelone et Oastellon forme une unité et connlÛt là lettre X : : : pa.
ba et pa
La distinction entre les variantas simples V, Ô; 'lS,Q,};.,~ = be et les variantes
~ d)/~ ~ = p6 sur la céramique d'Ensérune ~t de Pech·Maho semble
difficilem:eni contestable puisque le mot
est toujours écrit avec une
surchargée: 'f y $\ /diùpe[rj (MLH B 1. 182), 'Y ~t'( uper (MLH B 7. 16) et
l' '? 'j V ~ cr> u,.;;ûper (MLH B 7.17).
vertu du principe de fréquence. les
v~antes simples qui s'observent 28
valent beet les vllnantes surchargées
totaliset),t. 10 apparitions valent pe (9). Au sUl"RluEl. l'égalité l.:J == be parlÛt confirmée
par graphie Il N}j·ft 1an bels QÙ bels doit correspondre à l'élément bels des anthro·
ponymés d'Ascoli Bennabelset Sanibelse1' én latin. On obtient le mot "pero
uper
he et pi
lettre f\ d'Ensérune, qui n'apparaît qu'une fois et qui est la seule variÎmte
surchargée par rapport aux Cotmes P, r::::: bi, vaùtpi dans Pt tJ,..f 1 Mpi,dv.gibas. On
obtient ie mot pidu.
r.
ho eb po
*
'1.
Les deux variantes surchargées d'un petit
et ~ valent po au regard des
vingt variantes simples
Ou
= bo. Le mot # ~ ~ l' P~ CD ~ q '( tù (h. 1.3~)
.offre le contraste
~ bopo qui est passé inaperçu Jusqu'à present et qüi m'a frappé
seulement à ma derni~re visita à Ensérune. Quant fi l'inscription rtt \ nw (B 1.26),
permet de noter le mot ;tt = po.
Sur les plombs de Pech-Maho on devine sans peine que la iett1:'e
lue judicieusement bo par Yves Solier puisque la lecture de cette lettre, possible
est
par l'existençe du couple .J' = gi et ..;1:- == ki, vaut plus exactement po, car la
forme n·apPl.U"aît que 3 fois alorS que le signe
= bo est compté dix fois sur les
plombs de Pech-Maho (10). Qui plus
la lettre ~ = po s'ins.crit
lllot '$ à
podu. élément du composé' A H q f'I M poduon8 (pech-Maho, plomb la) qu,'on
retrouve sur le plomb de Castellon dans le mot
Aff" poduei, la l!3cture A = du
avec dentale sonore étant
à Pech-Maho comme à Castallon par la lettre sans
surchange A = du (voir ci-après).
En effet, quoique la lettre
soit aussi fréqQsnte que
il. Castenon et Ullaatret.
:il faut
po à cause de son absence sur le plomb
Castell-PalB.l:Q6s où au
contraire )fC. "" bo abonde.
A Lina aussi on distingue ~ = bo et
= po'.
*
:t
*,
-*
*
*
*'
*"
voir Un"'rntann. MI,H. terne 'O. l.Ihemeht.n tut Scbril't. ~. 49.
"D&.;"",ru; d~tmCriptibll ...1r III_b. an.t!eciture ibérique d,u.o un ..Il ....pôt d>!'i'llcl>
N'arl>oxlnais~. XII: ~"'''"'''' d>!
NlU'bonn. 1919, pIig. 7a.
(9) Sur
(lÔ) y,
de
mgn....
-142-
Milho
~P>.
Rwue,At'c.béolnJ!:Ïql1e
[page-n-123]
LECTURE UB L'ALPHABET IBÈRE
7
*
*'
Ainsi, le principe
qui permet de déceler les formes êXrlrlY1r1SU'I
nuance po se trouve confinné pa,r la
rareté de
et de
= po.
Ces observations montrent que la
>K = bo (écrite souvent
à
Ensérune) s'emploie partout, mais que po est
diversement: :Jft. ou
à Ensérune,
sur
plomba de Pech·Malo et
à Ullastret, Castellon ~t Liria. On découvre
attesté deux fois à Ullastre,t, porste..
mots
*
*"
II
*-
bu et. pu
La
D, I/J, = bu; et lil l ID "" pu li
à
cause de la surcharge des derniers signes, mais, le petit nombre de Gas em'De(~ne
l'application du
de
à tort qu'Untero:uum voit des variantes de
la lettre H = 0 dans les
La preveu en est le texte 1~ i\ ~ H rr
bulior (MLH B 1.156).
Veumen des labiales permet donc de 'l"A1'IQl"'4'!l"
,et 'Upef et de constater que partout les fo:nn~
sonorea et les
les sourdes, la distinction entre bu et pu étant tout~fois analogique seulles types. d'écriture d'Ensérune· Pèch-Maho, d'U11astret - Casteil
'VU:'Le.t.U.J1..l et
fODt cette distinetion.
Les
uélai~
ga et ka
L'anthropol)yme en latin Saealiscer (MLH
n 5) me parait avoir pour correspondant sur le plomb de Liria ~ p. A G ~ €f saka,risJœ.r. différent de sakariBker en
.... v~Ju'V"u......;;; d'Alcoy où le p:renrier r est
et non
On a donc f>.. "" ka,
de f:" .
fait, l'élément kaku de l'anthroponyme
Cacu8usin se
trouve deux fois sur la céramique dé Liria dans ~ CD.,,/ 1>4
XVI)
et t> P Â .... po (9 \9
aidulkakute (S.I.P. LH). Il taut donc
A "'" ga dans
A q ~ ~ gares comp~ trois fois à Liria (Sl.P. XL,l; XL,9; .IX) et une fQis à Orleyl
où ga est' aussi rendu par t:J... •
lettres ~ = ka. et A = go vois.inent et
par conséauent s'opposent sur
~ L Ir de ~Lîria li- q> rv~.d 1tJ (!) ~(
J> 1"A,.. F' 0 e IV l> J__
t"A enar bankur8 aidulka,kute nal··· ...lduniga.
De même sur les plombs de Pech-Maho,
A =
dans la finale bëEika
apparaît deux fois et de A dans les mots bagaikete et ganbulo notés chacun deux
fois et kga; noté trois fois ne
aucun doute sur la d.iffél'ence entre A) AI '" (à
J::' ) = ka et A == ga.
ex(~en'tlOI~. donc, lès formes simples AJ'A,A et ~
vaut ga. Cette distinction est la sellie sur laqueUe
du nord
est fréque,ntê.
ru
J
lA'"
ge et ke
Grâce au mot urke en alphabet ionien (La SelTeta). où
123
K est certain. puisqu'il
[page-n-124]
P. ANGOT
et, aux anthroponymes d'ÂQcoli Balcùulin et Balèibil, on restitue ~ =
he à
( ~ (! e: ~ tf q t urk.eke~;e. l '" e p 4"
S> r" \$ ~
balkebiuiaies) et à El Solaig ( [ !'t:. ~ J> X MA balkelagpÎka, 1~ (! t' $> ($) balkelagu ou
ballulo,ku) et C = lw à Liria (1' 'f cf 1 t urJœbas S.lP. XL
13, f l' ft 'Ur
balkebefSl.P. LXIX, l ~ 4t..5l:lt? " t'I)' ) C?
balk.eberei1i.bar. J" cr ~ N ~
baIJœunilS.I.P. Xl) à quoi s'oppose C = ge à Castellc,;m (P'~./"!If c.. Q oigitiger,
4' ,.. t.yI 6) C. C\> E> ,.., A ~ tf ultitegeraikase), C = ge à El Solaig pt C
et les
fonnes simples C.,.(. ou surchargées une seule fois 4.4 = ge à
De même
pl'éci.s& d'Ensérune-Peeh·Maho di.fférencie les variantes simples
(J ~ = g~ des
*.
s,urchargées.(. ~ J ~ J ~ • ..( = k.e et eelle,
distinhe 4ans
gue .( "" ge dans eàestge (11) et balagerdar (Azaila fig. 21 n 275) et
aiun.esker (Azaila
17 n 25) êt aibelures (Azaila
18 n (9). A
<. g de geld4i
diffère de (.. Re des mots erker~i et deikeoen.
les formes originales
Villaras: J[ = ge.,;{,'" Ile.
distinction entre
et
ne fait guère défaut qu'à Yatova, Orleyl et OllllCOIne.
s'oppose à
t
«
<>
4. : : :
gi ët ki
La différence entre -/ =
et':l"I ki
vue par Gômez-Mor-eno, il est
inutile d'y insister. Ajoutons seulement
~ - hi
du type
d'écriture Ullastret-Castell·Castellon et les formes .ij '1;•.:1' = ki.
surcharge de la
lettre simple ./
pour rendre ki est
A l'appui de ./
(et non kil, il
sufÎira ici d'indiquer que l'élément d'anth.:roponyme gibas en latin
: Adingibas,
Luspangibas. Umargibas) est rendu par /'1 M = gibaî à Ensérune ( 11 AJ'" l M
pidugibtÛ) où../;\I\ = gi s'opposent à. 1.k1,$ = ki et à
(
t <1 t44.$ 1M
l,;.IlZIUlirlKUJ!:Ut', Cabré fig.
n 84) où S = gi s'oppose à
= ki.
x'-
'* *
go et ko
L'empioi
la forme X dans A
po X ~
M) Kalagon, latin
Calagurris (MLH
o"est gUère probant parG:8 qu'on ne trouve pas
forme
sur les monnaies et il faut se contenter
~ = go et 1 .... ko, valeurs déjà
suggérées par
par analogie avec
consistant à marquer les sourdes en
surchargeant les sonores. Maluquer distingue à tort sur le plomb d'UUastret
= go
et ~
ko, simples variantes
M.
r
r"(X
J
au
et ku
distinction entre 0 et
ne parait conséquente qu'à Ensérune. On
0 ==
gu et 0 = ku en vertu
l'analogie déjà appliquée pour go et ho.
Toutefois il
que cette disti,nction soit
a\l8Si à Orleyl Ventre 0 A <1
gudUT ~t ~ 1'( 1 'ti <1 t'- t
iunstirlaku.
+
e
-124-
[page-n-125]
LECTURE DE L' ALPHA:BET œ~RE
{I
Les dentales
da et ta
TI faut différencier X = dq. et Ji == ta à Ensérune aimB q-q'on puisee ~r:tilel' que
y rende
la sonore. En tout cu, il semble naturel de
,.. ~ t'If
= atan (MLH B 1.19) et l'élément d'anthroponyme atan du nom d'hoxrune Ata.n8cer
d'Ast:oli. Quant à la lettre
lue da ou ta par G6mez..Moreno ~isc.1n6dita. p. 274),
ne peut avoir
que pour exprimer
Bourde ta.
.x
de et te
L"eth,nique ~ ~ \\\ r'-' ~ (<' N)
Sedeis. qui
~. col'l'espond au
Sedetani et surtout l'équivalence de, l'ionien baitksir (La Serreta) et de baidesir
(Ullastret,
DI) imposent la
,= de. D'autre part,
noms d'homm~
Ta·,tinnU8
et Tautind4ls (Ascoli) permettent de
tJ .1' ~ t'I Teutin à
Lirill (SJ.P. XV), c'est-à-dire f) = te.
La distinction
~ •4>; ~ B. e, (1) "'"
et . , lB, e = te est fréquente,
notamm~nt sur les plombs de Pech-Maho où Yves Solier 8 été mal inspiré
rendre El
par te . . par ta au
que la lettre X
pas. Cette àbsenCè de X
a'explique par le càractère répétitif des mots re'produita SUl' ces plombs qui a eu PQur
'Ar>"...t."... par hasard
X =
A Vi.l1al.'es V.
= de s'oppose li ê = te.
e
e
di et ti
Eh comparant le latin adin (Ascoli Adingiba8, Balciadin. Tite-Live Baesadi.n, CIL
U'2276 Turciradin, CIL il 4450 VisfJradin) et ribère nordique (>qJ tI = adin (Ensérune, Pech·MQho,
Abra. Ullastret, Oastell-Palam6s,
on constate que
"+', 'f, ~ valent di. rapprochant le latin u.tin (Ascoli Tautindals
xm TautinnouS) et l'ibère 1" LyJ t'J (Ensérune, Tivis88,
I,b de Pech-Maho) et il Liria
., 1tJ N c:: utin dans ., i' LfS t" déjà vu et ,f 1" 'fi ~ houtin (S.I.p
..
RUm. 15),
on observe Uf = ti et il.
if' = ti qui révèle Liria ~ = di. La valeur or li est
confirmée par l'équivalence
tihas (Ascoli Bilustibas. lliurtibas) et de
lJf 1 M == ti~(J8 (Ensérune, Pech-Malo, Tivissa, Ullastret, Ca.:stell-Palamos). Quant li
l'équivalence entre ~ = li et
= ti, elIe.se trouve
par le parallèle
entre TivisS8 X t Lt' '" 'f l M boutintibali et Liria
l' 'f t'J. hautin cité plus
haut.
Les scribes d·Azaila opposent
= di et.
= git nuance
grâce à la
double inscription d'Ensérune . P ~ t- Yf 1\
a8et~1 et p ~ ~ A "
as~#le
(MLH B 1.42) où ~
manifestement il. ur' = ti. Ce
entre les types
d'Ensérune et d'Azaila
pas le seul puisqu'on trouve aussi â Enserune lettre 't
= di, seule fonne en usage â Azaila.
nombreux sites
ci-dessus montrent combien la
entre di
et li est répandue.
XI:,
*
r
-125-
:r
t
[page-n-126]
P. ANGOT
10
do et to
_La répétition de la lettre UL.J à Liria dans toros/(S .I.P; XV) et à Orleyl m dans
t.orosair fait penser :à une nuance par l'apport à LU. En vertu de l'usage constaté au
nord de surcharger les sonores ~our exprimer les Bourdes, concluons que l..1J = do et
lLJ,.J = t() Q..lJand l'écriture les distingue éomme à Ensérune et Liria.
du et tu
Le nom de ville et de rivière Salduba en latin permet de lire ~ P" A A 8aliJu~
écrit; deux fois sur le plomb d'Ullastret. et d' opposer ainsi la forme simple 6 = du à le.
fonne su.rc11largée ~ = ,tu sur ee plomb.
Le mot podu (voir plu,s haut Pech·~aho ~ A et CaBtellon :jf:- ~ ) contient aussi
6 = du qui s'oppose à A =tu (pech-Maho 2 &
comprendre,les scribes du nord ont décidé de réserver la forme sil:nple à la sonore et la
forme surchargée à la sourde, éXception fai, e de A, AI A , '" = ka et A = gai C'est le
t
contraire en j8lpollais, où l'on a par exemple
= te et "'l" = lÙ, et dans l'"écriture
ibère méridionale.
Certes, les 8.c ribes de Yâtova et Sagonte négligent de distinguer sourdes et 8onores
et ceux d'Orley}' ne' les ·distin~ent que pour éviter la cacographie (Orleyl V :
~ N T' ~ Y t" rv 44 q P'" ~
andinuIitudurane,
%d kogoT", Orleyl VIl
l IV X~../" bandakigi), mais au totaJ l'alphabet nordique les distingue plus
souvent q1.1'il ne les confond.
Les arguments invoqués pour nier cette distinction repoaen.t sU.\' l'idée q.ue les
formes· 'simp.les et SUl'ch8l'gées paraissent s'employer parfois ind.üJéremment pour
rendre le même mot. On peut ci~ gere-Jure., sakai-sagaT, ,egiar-ekiar. Assez curieusement, la réfutation consiste à soutenir tantôt que ces variantes' représentent un seul.
mot, tantôt qu'ellés én représentent deux.
z:
Z
C'est ainsi qu'on lit· geie ou Jure dans des mots qui ont tout l'air ci'être des
anthro,ponytn..es : bilosgeTe (Binéfar), arlJgere (Ensérune). adingere (pech·Maho le) et
kuleskere (Pech-Maho la et lc), kulesJurege (Pech-Maho 2), belûkere (Orleyl ill). La clé
est bilDsg{eJTe. écrit en ionien, car après la simante sourde s le g est certainement
signiflant,. rait cQnfirmé par MLH B 1.31 arsgeTe., alors que adingere ne prouve tien
parce que g pourrait r&Ùlter d'une sono~aUon de k pat n. Ain$i, les mots bilosg[e)re
et arsge.re ,établiS8~nt que les formes en k de belesJure et kl(,lesJure. kuleskerege sont
dues à l"assourdissement de g par la sifflante Bourde S. Le mot e,st donc gére.
Au. contraire, il y a lieu de considérel" comme ,.utant de mots les fennes saka;'
(Alcay), et saga; (Pech-Maho, VŒares VI), sakar (plomb de l..îria) et sagar (Cerro de
San Miguel).
Quant à la double graphie egiar-ekiar, elle peu.t s'expliquer pat uné nU811ce de ·s ens.
-126-
[page-n-127]
11
LECTURE DE L'ALPHABET IBÈRE
IV, LE DÉCHIFFREMENT DE L'ÉCRITURE MÉRIDIONALE
L'aeord n'a pas pu se faire sur l'interprétation à donner aux lettres de
l'alphabet méridional employé principalement à Mogep.te~ Abengibre, Llano, El Salobral et Yecla (12). Une des causes de ce d~ccord est sans doute cette affirmation de
Gômez-Moreno : ~
termes de G6m.ez..Moreno. et se demander si ba n'es.t pas rendu autrement dans cette
écriture.
9
Ceci posé, étudions le plomb de Mogente A. La lettre
ressemble à '? l , = ; de
l'écriture no-rdique, mais ne peut pas être une vibrante parce qu'elle précède + = de
ou ta dans le mot 1'( il 1'<
= T et sont aptes à rendre les deux vibrantes de
l'ibère. La présence de
(r battu). Le champ est donc libre pOUl' la valelp' 9 = ba qui nous manquait dans
l'alphabet méridional. La letre
= ba·n'est d'ailleurs que le trait vertical nordique
1 = bo. modifié par un renflement de aa pointe supérieure, sane doute pour distinguer
q = ba et 1 = (~un». Comme la valeur
= s a.d.mise par G6mez-Moreno et à sa
suite par bien d'autres s'impose, nous n'avons plus qu'à donner aux autres lettres
méridîonales la valeur qu'elles ont au nord, à deux exceptions près: Li = u (d'après
urke déjà cité et d'après l'inscription sur monnaies d'ObuIco -1 V1/\ q Y qui, de
droite à gauche, se lit urkail, équivalent exact du nom
$ = lW8in et le nom de ville 14) M" oU, de
gauche à droite, A t'\ Q) l'if
kastelo qui correspond à son nom latin Castulo).
La lecture .>1 ~ Li = ur'ke révèle If = lu!. et par conséquent ~ : : : ; ge sur la face
A de Mogente. L'étude de la face B conflnne que l'écriture m~idio~ale confie à la
forme simple le soin d'exprimer la sourde et ~ la forme surchargée celui de traduire la
sonore, alors que l'écriture nordique fait l'inverse. On constate en effet que le mot
écrit 7 f> ~ A = saldu aU nord, qui se retrouve dans le latin Salduba et qui
comporte la lettre simple ~ = du, s'écrit ~ 1 A~ sur la face B de Mogenta, c'est..
à-dire avec la lettre surchargée 4 = du. On obs~e aussi qu"au mot nordique
r' ~ "f cp ildii corr.espOl,ld à· Mogenta B le mot q c.\ 1 "1 ilder qui contient la
lettre surchargée (J2 = de et que par conséquent la forme simple a> vaut~. Enfil1,
par analogie avec q = ba (plutôt que pa?) li Mogenta A, on a
= ba et "
= pa,
e,e; le mot isolé f =
de Mogente B s'emploie comme ~lDité de tepp8 marquant
l ·age de pe'tSonnes representées par des apthroponymes, à l'mstar de W = pa sur la
stèle de Barcelone. Partant du principe que ia forma simple exprime la sourde et la
a
ç
+
*'
*' •.
'*
9-
pa
(1.2) Vorr ~~ D. l''IBICBBR VALLS: ocBl "lomc>'IWn'c:è 4é "Iopnte cvaJ ... ci'I1~. TrabBJ08 Voriœ aeJ Sl.P. Il,w. 7B. Val..,ci.., 19811.
di~ v.le...... ttribu" aIlS lettteoI ",6ridiOD1l...
pc>ur 1"
-127-
[page-n-128]
P.ANGOT
*
surchargée la sonore, on a à Mogente B ~ = gi et].. = hi,
= go et f.XI =
reste
loraqu'aucun contraste de
formes n'apparaît.
ho, valeurs qui res~nt à
q
)f y = urlle de MQgente A
et par conséquent
= ll',
Enfin, la lecture
qu'à Mogente
par rapport au n01X1ICllU
u et y = Û. Cette lecture est confirmée à Yecl li dans
p. f4I P ~ ru /rA t ~ 1>
(Mise. Inédita p. 3(8) où po.)"CI iJ f\' 1"'-" équivàut au
nordique po fI+Nt4' (Hübue:r MLI, XXVI, Sagonte) et où l'on a donc
= u et 't' =
lire aussi
-
LI
>= U
t
J. -.
r
u.
Les écritures
et B
au même type.
deux faces:
1. rs:re, est peu probable.
Be
1.0, Formes communes ou figurant sur
Y"< = be,' ') = hi,' 0 = bu. La
+ = da, ta; 4J = di,ti; &. = du..
A = ka; 't = gi; 1.. == ki; bkJ = go; l>
ko;
0
'4 ne peut guère exprimer autre chose que ;; ma1~ le manque
1""""'11"""" il Mogente A.
.21 =
face B
q
ge
= T
CR
ba
t,=
/ : / = de ou te
Q
=:
;
q>
=:
po.
c6=te
de
Les deux dern.ie~ signes de la phraae courte de Mogenta A, à""..', ....,...
lisent, de droite 11. gauche, N.hi. Placé devant une consonne, cet N est neC!esEI8ll'em.ent
N observé aiJleurs, quoique cette p01\lsibilité n'ait pas
~voquée et qu'on
N'ki à la phrsliie supérieure, à mon avis contre toure v.r~emblance.
particularitê.d1opposer " = te (Cf.
= de ou te al
Mogente A) aux
4>. ~ ,<' .Ô - de (cf. &. =. de èt (1) = te à Mogente B),
l'équivalence est garantie par les
A lt 1 ~ (Mise. Inédita p. 318 n 114),
40 '1 U1 (p. 317 n llOc) et f'Y ~ ~ }> 317 n llOd) = ildér, et de distinguer hi et
pi. On a:
H
=
=l1~ ~
"'1 :::
*
= e;
i;
= Q;
1'( = be .(plutôt que pa);
X = da.ta; ~, <1? ! ~ D = de; ~ = te;
A = Ra;
= ge;.
)l =
~
r; I Q,'l = i; M = ,
A
a;
ba.pa;
4
de
è.
râPport aux lettres
~ =: e; ty = i;
>i.
he;
4::::
rt1
LLt=
u
di!tt:
0 = guJm
'1
A
= pi (à vérifier)
du,tu
le type Abengibre offre les différence$ suivantes par
à gam::he :
../' = gi)t,i; l' = 1; ~A D "" r.
-128
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LBCrURJl: DB L'ALPHABET mt:B..E
13
Au-delà des lectures faisant appel à la
avec l'alphabet latin ou grec, la
réstitution des phonèmes doit exploiter les
des types d'écriture ibère précis
pour mieux interpréter les: types imprÉCis comme celui de y âtova..
de déchi..ffrement peut avoir un
C'est alors seulement que la. méthode
sens.
-129-
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